Les sources de conflit se présentent sans qu’on les cherche, elles sont inhérentes à la vie commune. Dès lors qu’on est capable d’en parler en vérité et avec respect, elles deviennent une opportunité pour mieux s’aimer.
Prenons comme exemple le cas d’une épouse qui supporte très mal les retards fréquents de son mari.
Deux possibilités :
- Un beau jour, elle lui dit ses « quatre vérités » à la figure, mélangeant tout ce que cet homme dit et fait de travers depuis qu’ils se connaissent. Le résultat ne se fait pas attendre, elle reçoit la monnaie de sa pièce. La souffrance occasionnée laisse des traces chez chacun d’eux.
Autre option :
- Elle demande à son mari de s’asseoir et de l’écouter raconter ce qui lui arrive. Elle décrit son ressenti face à cet énième retard (fureur, sentiment d’abandon, etc.) et son besoin d’être prévenue lorsqu’il y a un changement d’horaire. Il y a de fortes chances pour que le mari soit tout étonné d’avoir provoqué un tel drame dans le cœur de son épouse. Il va proposer de faire plus attention.
Dans le premier cas, des flèches sont tirées à bout portant, dans le deuxième, l’épouse attire l’attention sur son état émotionnel et implore une modification de comportement pour son bien-être. Autrement dit, soit on entre dans une logique guerrière, soit on appelle à une solution de paix.
Remarquez que, dans ce procédé, on évite de discuter sur la gravité intrinsèque des retards. C’est parce que cette épouse-là déteste les retards que cela devient un drame. Pas l’inverse !
J’ai vu trop de couples, dont les membres étaient engagés avec conviction l’un envers l’autre, se casser la figure. C’est toujours délicat de poser un diagnostic a posteriori, mais il semble qu’une aide qualifiée aurait pu empêcher la rupture de certains d’entre eux. La communication bienveillante (expression que je préfère à celle de « non-violente ») s’apprend : elle permet de tout dire mais d’une manière acceptable par le destinataire !
Je souhaite aider les couples pour leur donner l’occasion de pratiquer cette communication bienveillante.
Isabelle de Lovinfosse